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Street Art on the Roc : 5 grapheurs à la Karrière

20 août 2019
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Pour sa 4e édition, le festival Street Art Roc accueille 5 grapheurs de renommée internationale : Sea162 (Espagne) et Romain Froquet (France), ainsi que Delta (Pays-Bas), Futura (Etats-Unis), Mode2 (Allemagne), qui reformeront le crew DeFuMo.

Ancienne carrière d’exploitation de pierre de Comblanchien, abandonnée depuis 2003, cet espace méritait une seconde vie. Devenu au fil des années une friche dangereuse, rachetée par la petite commune de Villars-Fontaine, il était destiné à être remblayé, comme toutes les carrières en fin de vie. 
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais la ville décide de lui accorder une nouvelle vie, plus respectueuse de cet héritage, et témoigner de l’importance de la pierre dans la zone des Climats de Bourgogne, inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Chaque soir, une expression artistique différente est proposée, pour aller de découverte en découverte : musique symphonique, jazz, rock, chant choral, contes, théâtre, cirque, cinéma de plein air, son et lumière… le tout dans un décor exceptionnel !

LINE-UP 2019

FUTURA (New York)
La venue du New Yorkais Futura lors du prochain Street Art on the Roc tient de l’événement. L’artiste est un des précurseurs de la peinture de rue, à laquelle il s’adonne dès ses quinze ans, en 1970. Ce « writer » historique n’a depuis lors cessé de creuser son sillon plastique, avec une approche singulière et radicale, misant sur une abstraction essentiellement basée sur la lettre, au sein d’un mouvement artistique plus vaste incluant Jean-Michel Basquiat, Keith Haring et Julian Schnabel.
Futura a été parmi les rares « writers » new-yorkais à voyager en Europe. Pour lui, le graffiti puise ses racines dans les années 70, « une ère politique » avec ses mouvements de protestation contre la guerre du Vietnam, comme un moyen d’expression simple, essentiellement destiné à revendiquer un territoire. C’est la décennie 80 qui fera émerger cette culture urbaine, associée au naissant hip-hop, dans l’espace public. « Il y avait cette sorte de nouveauté, cette culture qui était désormais exposée y compris devant une audience blanche », se souvient-il.

MODE 2 (Berlin)
Ne dites pas à Mode 2 qu’il est une légende, que son style né dans les années 80 continue d’inspirer les plus grands street artists. Il répondra toujours qu’il a simplement été « au bon endroit, au bon moment », c’est à dire à Londres puis Paris où il a été parmi les précurseurs à décliner ce que les « writers » faisaient depuis quelques années à New York. : des grafs. Loin de voir une simple signature, plus ou moins esthétique, dans ceux-ci, Mode 2 les décrypte avec une sagacité de médecin.
Mode 2 s’est petit à petit éloigné du graf pour regarder du côté du figuratif ; il a atteint très vite une renommée mondiale, après avoir réalisé, en 1987, une couverture pour le magazine Spraycan Art. Son petit graffeur en pleine action devient une icône. « C’était le début d’une renommée disproportionnée, qui n’a finalement pas apporté une telle reconnaissance à mon travail, mais a plutôt modifié l’attitude de certains amis à mon égard », glisse-t-il avec modestie. Mode 2 poursuit son chemin artistique dans les salles d’exposition, après s’être « un peu retiré de la peinture en extérieur », pour des raisons de santé et de vie familiale. Il décline sur des supports variés toute une palette d’humanité, à travers des personnages aux silhouettes marquées, parfois torturées, qui prennent à l’occasion des airs de peinture d’Egon Schiele. Le corps et le mouvement traversent tout son art, et Mode 2 ne dédaigne pas non plus l’érotisme.

DELTA (Amsterdam)
Le néerlandais Delta, alias Boris Tellegen porte le graf vers l’abstraction et la géométrie. D’un plan, il fait émerger des structures dans l’espace, qu’il peut aussi superposer comme des couches pour faire émerger des objets extraordinaires, en relief. Logiquement, il déploie aussi ses talents dans des installations in situ qui lorgnent vers le futurisme et la robotique.
Né en 1968, il a commencé à graffer dès 14 ans, à Amsterdam, s’inspirant du travail, notamment, d’un certain Futura 2000, à New York. Le jeune homme intègre rapidement l’Université Technique de Delft pour des études de design industriel. Le graffiti et le design fusionnent dans les lettrages 3D qui deviennent rapidement sa signature, Delta faisant littéralement émerger des objets des murs qu’il peint. Il franchit un cap vers l’abstraction et les constructions fantasmagoriques, les lettres devenant simples formes, en réalisant des pochettes de disques pour la scène électronique émergente.

Romain FROQUET (Paris)
Artiste peintre, autodidacte, Romain Froquet inspiré par l’art tribal, a su faire glisser ses premières tendances figuratives vers un monde plus abstrait. Celui des lignes et des volutes qui peuvent symboliser le végétal. C’est justement la thématique de son Urban Tree, une fresque gigantesque qu’il va réaliser pendant le festival.
 Cinq mètres de haut, douze de large, on est carrément dans le panoramique, ce qui va amener Romain Froquet à occuper tout l’espace et à réaliser une dizaine de ses Urban Trees. Une création unique que l’artiste veut inscrire dans le respect de la carrière et de son environnement. « Il s’agit d’arbres stylisés, à l’aspect totémique, un motif récurrent dans mon travail. Il me permet de matérialiser le côté végétal de ma ligne. Ce symbole est pour moi la jonction parfaite entre le caractère organique de la vigne qui entoure le site et le caractère minéral de la pierre de Comblanchien avec sa teinte particulière un peu rosé et cet effet marbré. »

SEA 162 (Madrid)
Basé à Madrid, le peintre Alonso Murillo Gil, alias SEA 162, a commencé sa carrière artistique en découvrant le graffiti en 1998. Depuis, il ne cesse de développer son art en ville et à la campagne. Des œuvres, souvent monumentales, peuvent aussi bien représenter la nature et ses animaux que des scènes psychédéliques, des atmosphères et des rêves de la nuit.
Trois superbes loups bondissant vont bientôt traverser la carrière, un hommage pictural de l’artiste madrilène rendu aux autochtones. « Le loup est présent dans le patrimoine local des villageois de Villars Fontaine et de Morey Saint Denis, surnommés les loups et l’animal apparaît sur les armoiries de nombreux villages. » L’artiste va devoir peindre sur une paroi accidentée, pleine de cassures et de trou de forage. Une première pour Villars, mais pas pour lui qui maîtrise la situation. Déjà l’an dernier, dans une carrière de granit gris, à Collado Villaba, dans ses montagnes, proche de Madrid, là où il vit, Alonso a peint le loup boiteux, le loup Lobo, la légende de cette région.

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